L'EGLISE PAROISSIALE [1]
Les documents historiques sur l’Eglise Paroissiale de Saint-Sulpice-la-Forêt sont peu nombreux et beaucoup ont disparu au fil du temps : Incendies, guerres, révolutions…
L’Eglise Paroissiale prit le nom consacré par l’usage et par une légende locale de Notre-Dame-du-Nid-de-Merle.
Cette église soulève la question de son antiquité et de son affection à l’origine. Plusieurs hypothèses ont été soutenues
Elevée par l’Abbesse, il est retenu favorablement l’idée que l’église fut bâtie à la fin du XIIe (sensibilité gothique), en lien avec le défrichement autour de l’abbaye et la création d’une paroisse prise sur la forêt.
Un texte (1199-1210) émanant de « l’évêque de Rennes, Pierre-de-Dinan, élève l’église déjà existante et le village au rang de paroisse, sous le statut de prieuré-cure (dont le prêtre titulaire devait être nommé par l’Abbesse) ».
« Noverit Universitas Vestra quod ecclesia de burgo Sancti Sulpicii et ecclesia de Serigneio, quoe sunt in foresta, cum ipsis burgis, parochiales sint, quas Nos in generali synodo, nemine reclamante, sinodales constituimus et crismales » .(Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 27 H, 1)
LA CROIX FAITIERE XIIe
Un élément qui étonne !!!
Cette église est la seule à avoir conservé une croix faîtière romane, mal mise en valeur au pignon Est, au dessus du chœur.
Biface, elle présente un motif magnifique, plus cistercien sans doute que celtique, de tores doubles tournant sans fin autour de cinq cercles (les plaies du Christ).
Est-ce un réemploi où cette ornementation ne prouverait-elle pas déjà que cette église avait une certaine ambition ?
CROIX D'ENCLOS fin du XVe.
Unique croix de cimetière répertoriée sur le territoire communal, en granite, de pierre de taille (pouillé de Rennes, t. VI) est complète mais très érodée. A proximité de l’église, protégée par de grands sapins qui la met en valeur.
Sur l’arrière, elle portait jadis les armoiries lisibles de l'abbesse de Saint-Sulpice, Jeanne II Milon.
COFFRE DE FABRIQUE fin du XVe - début du XVIe
Fermé de 3 serrures, le coffre servait au général, organisation institutionnelle de la paroisse, pour le rangement des archives, des deniers lui appartenant.
Le prêtre, le trésorier et le marguillier de la paroisse possédaient chacun l’une des clés.
Pendant un reportage photo (PATRIMONIUM /Conseil des Sages) de l’église paroissiale, G.Guinard découvrit à l’intérieur du coffre, collée sur le couvercle, une feuille de papier traçant les recteurs de Saint Sulpice la Forêt (1er : Abbé Le Beschu 1790) et des inscriptions au crayon papier.
PATRIMONIUM réalisa un parchemin, liste des recteurs de la Paroisse de Saint Sulpice la Forêt jusqu’à nos jours. Ce parchemin est visible à l’intérieur de l’église.
L'ASSOMPTION DE LA VIERGE XVIIe
Tableau, très coloré, luttant contre la pénombre, au dessus de la tribune, accroché dans les hauteurs au fond de l’église. Il évoque la montée de la Vierge au ciel … il n'est pas d'une valeur exceptionnelle.
Le tableau fut commandé par la « confrérie Notre-Dame », érigée en 1630.
RETABLE DU MAÎTRE-AUTEL XVIIe
Le Retable a été édifié sous l’Abbesse Marguerite de Morais, ayant subit de nombreuses transformations, voir massacré lors des déplacements.
Les tableaux latéraux datent de 1689.
A gauche, le tableau de Saint Sulpice, patron de la paroisse, en archevêque de Bourges évoque la Tradition.
A droite, le tableau de Sainte Marguerite, évoque le martyre. Marguerite avec sa palme.
Le tableau central, la Déploration, très monumental, n’est pas daté.
L'OBJET le plus extraordinaire
La Vierge à l'enfant. Il s'agit de Notre Dame du Nid de Merle, petite statuette de dévotion, en buis (8.2cm, vers 1500).
Comme un oiseau dans la cage, elle se dresse dans une niche, près du chœur.
Il y a bien longtemps : un jeune pâtre qui gardait son troupeau dans la forêt, au bord d'un étang, aperçut devant lui, une lumière dans le feuillage d'un buisson. L'enfant s'arrêta étonné, il regarda attentivement et reconnut que cette lueur sortait d'un nid construit par un merle. Il écarta les branches, là couchée sur un lit de mousse, une toute petite statuette de la Sainte Vierge et l'enfant, jetant autour d'elle une céleste clarté. Il la porta au curé de la paroisse, qui là plaça dans son l’église. Le lendemain, la statuette avait disparue.. suite sur [2]
En mémoire de ce fait, une chapelle fut construite en l’honneur de la Sainte Vierge en ce lieu même. Elle a fait l’objet d’un culte constant et est depuis très longtemps portée en procession à l’abbaye. Auparavant la statuette avait été emportée par les religieuses de Saint Sulpice des bois en 1792, réfugiées chez les sœurs de St Vincent de Paul à Rennes. La petite statuette fut ramenée définitivement en 1947.
On lit sous le piédestal de cette statuette l'inscription suivante : «Image de la Sainte Vierge, trouvée près la Chapelle-sur-l'Eau, dans la paroisse de Saint-Sulpice, qui donna lieu à la fondation de l'abbaye de Saint-Sulpice, sous le duc Conan [IV] ».
FONTS BAPTISMAUX
Les Fonts Baptismaux de granit, à double cuvette, portent curieusement la date de 1520, en creux, (signe d'époque troublée).
Ils sont ornés sur une face, les armoiries de l’abbesse de Saint Sulpice la Forêt Jeanne II Milon [1480 – 1498], jadis étaient lisibles.
LES CLOCHES
La petite cloche a été fondue en 1822. Baptisée Jeanne, Marie, Olive, Désirée, elle sonne le glas. Elle a un diamètre de 52 cm.
C’est en 1855, 33 ans après, que la grosse cloche prénommée Louis, Marie, Jeanne, Prosper de Saint- Sulpice, est installée à son tour. Elle mesure 80cm de diamètre. Les cloches on été sonnées avec les cordes pour la dernière fois lors d’un baptême en 1970. Elles sont commandées électriquement depuis.
Le clocher était situé à l'origine au centre de l'église d'après un plan de 1826 et déplace en 1855 dans le bas de la nef (date de pose de la grande cloche).
Suite à la foudre en 1981, le coq installé en 1786 est descendu par le couvreur de CHEVAIGNE Bernard BOUTHEMY. Au mois de décembre de la même année. Sur la crête figure les inscriptions : date de pose et de dépose par Pierre Joulaud, Jacques Baudoi, Paul Morisce, trésoriers(de la paroisse) en charge en 1786.
L'association étudie pour faire classer celles-ci : objet mobilier au titre des monuments historiques.
Un nouveau coq est installé par Bernard BOUTHEMY le 17 janvier1982, Claude MOISAN le généreux donateur, la bénédiction à été réalisée par l’abbé Henri ROLLAND prêtre de la paroisse et gracieusement gravé par Gilbert SOUILLE. Le coq porte les noms de: Claude MOISAN Donateur Bernard BOUTHEMY Couvreur Michel DESCORMIERS Maire de Saint Sulpice (1982)